En l’espace de quelques jours, l’infectiologue marseillais Didier Raoult est devenu une personnalité publique, dépassant largement les frontières de son champ de recherche, pour devenir un phénomène d’opinion. À grand renfort de phrases choc (son interview dans La Provence du 21 mars a donné lieu à 427K engagements sur Facebook et 12.5K relais sur Twitter), tranchant avec les postures habituelles du monde de la recherche, Didier Raoult a polarisé la discussion sur la crise sanitaire.
De manière schématique, sur Twitter il y a désormais les pro et anti-Raoult. Les tenants d’une approche universitaire, recrutés notamment dans les rangs du mouvement “no fake med/science”, qui respectent scrupuleusement les protocoles d’évaluation (taille de l’échantillon, randomisation et double aveugle), et de l’autre, un groupe hétéroclite, où se côtoient élus (essentiellement de PACA), personnalités médiatiques et militants politiques. Ces derniers se recrutent notamment dans les rangs de l’extrême droite. Cette dernière ayant fait, en l’espace de quelques jours, du professeur marseillais une parfaite antithèse, un parfait négatif, de la prétendue incurie du gouvernement et de l’exécutif dans la gestion de la crise sanitaire.
L’iconographie relative à Didier Raoult est à ce titre révélatrice : évocation de l’imaginaire druidique d’Astérix, du Seigneur des Anneaux, références aux savants fous et géniaux des films grand public ou encore héros de manga.

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