Inspirée de l’exemple de la Corée du Sud, qui a su endiguer rapidement l’épidémie de Covid-19 sur son sol, l’idée d’une surveillance des données de géolocalisation des smartphones pour prévenir la propagation de la maladie fait de plus en plus son chemin.
L’objectif : retracer les interactions sociales des personnes malades au cours de leur période d’incubation, durant laquelle celles-ci sont contagieuses sans présenter de symptômes, afin d’identifier et de mettre en quarantaine les personnes potentiellement contaminées autour d’elles. En Lombardie, les données de géolocalisation anonymisées transmises par les opérateurs téléphoniques aux autorités ont aussi permis de mesurer le respect des mesures de confinement (respecté par seulement 60% de la population) et d’adapter le dispositif en place. Cette nouvelle forme de surveillance qui pourrait être rendue possible en France par la loi d’urgence sanitaire, suscite déjà l’opposition de défenseurs de la vie privée qui alertent sur les dérives de ce dispositif pour les libertés individuelles. Avec l’emploi de drones dans les grandes villes et la flambée des appels de délation relevés dans certains commissariats, cette nouvelle forme de surveillance participe à nourrir une certaine inquiétude quant à l’émergence d’une société de surveillance généralisée à l’issue de l’épidémie.