Alors qu’un hôpital de campagne militaire a été installé à Mulhouse pour augmenter les moyens sanitaires disponibles dans le Grand Est et que des avions et bâtiments militaires en Corse et en Outre-Mer, sont chargés de désaturer les hôpitaux locaux, se pose depuis quelques jours la question de la place que doivent occuper les cliniques privées dans le dispositif global. Très vite, la Fédération des cliniques et hôpitaux privés, par la voix de son président, Lamine Gharbi, a demandé au gouvernement de réquisitionner les cliniques privées afin de les mettre à contribution dans “l’effort de guerre” global. De son côté le Syndicat national des anesthésistes réanimateurs de France, dans un éditorial au titre évocateur (“Réquisitionnez-nous!”) avait appelé, un peu plus tôt, à une réquisition des établissements de santé privés.
Un appel non entendu au sommet de l’État ? Du Rassemblement National, par la voix de Marine Le Pen ou Jean Messiha, en passant par l’opposition et tout particulièrement La France Insoumise (LFI), toute une frange de l’opposition est vent debout contre la prétendue inaction du gouvernement en la matière. Des critiques également reprises par des professionnels de santé, comme Jean-Daniel Flaysakier. Alors que la controverse autour des masques ne faiblit pas, après la séquence de la réception de masques inutilisables à La Réunion, la non-réquisition des cliniques privées, à l’heure où nous écrivons ces lignes, constitue une nouvelle source d’incompréhension et de crispation, qui s’est cristallisée sur les réseaux sociaux.