Loin de retomber, la polémique sur le maintien du 1er tour des élections municipales en dépit du contexte épidémique semble partie pour durer. Un peu plus de quinze jours après sa tenue, la contamination, et dans certains cas, les décès dus au Covid-19 de nombreux électeurs, assesseurs et présidents de bureaux de vote, de militants et d’élus locaux qui auraient pu l’être dans ce cadre (la durée d’incubation de la maladie étant de 5 à 12 jours en moyenne), semblent pointer une responsabilité de l’élection dans la propagation de la maladie.
Après l’interview donnée par Agnès Buzyn au Monde qualifiant le maintien du scrutin de « mascarade », les accusations du président de l’Assemblée de Corse Jean-Guy Talamoni sur l’antenne d’Europe 1 affirmant « qu’il y a des morts dus directement au premier tour des élections » viennent relancer la polémique.
Le sujet est particulièrement explosif pour l’exécutif, qui cherche à se dédouaner de toute accusation, en se réfugiant notamment derrière les avis de son conseil scientifique pour justifier sa décision. Sur les réseaux sociaux, les militants des équipes « riposte digitale » ressortent les déclarations filmées des principaux ténors de l’opposition appelant vaille que vaille au maintien du scrutin. Si ces montages vidéos rappellent à bon droit que l’exécutif et l’ensemble des forces politiques étaient alignés sur le maintien du scrutin, l’argument devrait être de faible portée face aux militants décidés à instruire à charge le procès de la gestion de la crise par l’exécutif.