Si la pandémie de Covid-19 représente peut-être un catalyseur historique de toutes les grandes tendances qui forgeront le monde de demain, celle-ci signe dans le même temps la revanche du média du monde d’hier, le sacro-saint JT de 20h. Les « Grand-messes cathodiques » semblaient vouées jusqu’ici à une disparition quasi-certaine, faute de renouveler leurs audiences vieillissantes face à la concurrence d’internet, des chaînes d’info en continu et des nouvelles venues de la TNT. Pourtant, depuis l’accélération de la pandémie de Covid-19 en France, le nombre de leurs téléspectateurs s’envolent. Le JT de TF1 cumule en moyenne sur le mois de mars 30% de part d’audience et 7,9 M de téléspectateurs, quand celui de France 2 a rassemblé en moyenne 25% de PDA et 7,6 M de téléspectateurs sur la même période. Les allocutions solennelles successives du PR et du PM prononcées à 20h n’y sont certainement pas pour rien, tant la télévision s’est imposée comme le média par excellence pour vivre l’histoire en direct.
A l’origine de ces succès, sans doute faut-il aussi compter le travail d’information de terrain des journalistes des grandes chaînes et en premier lieu de leurs correspondants en Italie et en Chine. Leur couverture de l’évolution à l’avant-garde de la pandémie de Covid-19 notamment sur Twitter souligne l’apport irremplaçable des grands JT au paysage de l’information, malgré le déclin supposément irrémédiable de leur hégémonie