Digitalisation et télétravail, fin des open spaces, temps de travail, nouveaux risques psycho-sociaux : ce que la crise du Covid-19 pourrait changer au travail

Autre tendance enfin qui devrait émerger : celle d’une digitalisation et d’une robotisation accélérée du travail, que l’explosion du e-commerce ou encore le recours accru aux caisses automatiques dans les grandes surfaces semblent indiquer – distanciation sociale oblige
digitalisation et teletravail, fin des open spaces, temps de travail, nouveaux risques psycho-sociaux : ce que la crise du covid-19 pourrait changer au travail

S’il n’est guère possible de déterminer dans quelle mesure la période actuelle sera ou non source de changements durables, l’intensité des transformations connues par le travail ne devrait cependant pas être sans répercussions.

Tout d’abord en raison du taux de chômage, en hausse de 7,1% au mois de mars. Une accélération record qui ne se résorbera pas du jour au lendemain, eu égard notamment à l’incertitude qui plane sur les prochains mois concernant le redémarrage de certains secteurs comme le tourisme, le transport ou la restauration. Ensuite, parce qu’il faudra peut-être travailler plus demain pour rattraper la perte connue par les entreprises économiques – ce que semble en tout cas indiquer la multiplication des appels à remettre en cause la durée hebdomadaire du travail venant notamment de la droite et du Medef.

Ces discours se voient cependant opposés les appels d’autres formations politiques, appelant à davantage de redistribution pour compenser les conséquences de la crise pour les salariés et de relancer l’économie via une politique de la demande, ou de certains comme le philosophe libéral Gaspard Koenig qui appellent à se saisir de l’occasion pour faire « ralentir » l’économie au nom de l’épanouissement individuel. Si le travail devrait, de fait, être au cœur des controverses politiques au cours des prochains mois, celui-ci devrait dans les faits être marqué par des évolutions plus sensibles pour les travailleurs du tertiaire, et en particulier pour les 20% de Français qui ont déjà adopté le télétravail au cours de la période de confinement. La cristallisation de craintes à l’ égard des transports en commun, jugés peu hygiéniques, devrait justifier que le travail à distance reste la norme durant les prochains mois. De même, le schéma viral montrant comment le modèle de l’open space a favorisé la contamination de travailleurs dans un call center en Corée-du-Sud semble sonner comme une condamnation de celui-ci, et comme une revanche des bureaux fermés. familiale et vie professionnelle. Des risques d’autant plus importants que ceux-ci sont loins des circuits d’alerte des entreprises chargés de les détecter et d’y remédier.

Autre tendance enfin qui devrait émerger : celle d’une digitalisation et d’une robotisation accélérée du travail, que l’explosion du e-commerce ou encore le recours accru aux caisses automatiques dans les grandes surfaces semblent indiquer – distanciation sociale oblige. De quoi nourrir de nouvelles controverses tant le sujet divise encore dans la société française, en raison de ses effets supposés sur l’emploi non-qualifié, mais aussi sur certains métiers de service.

Total
0
partage(s)
Article précédent
drole de guerre, confusionnisme et “pente douce”

Drôle de guerre, confusionnisme et “pente douce”

Article suivant
vers une « decentralisation » du deconfinement ?

Vers une « décentralisation » du déconfinement ?

Dans la même catégorie
emmanuel macron
En savoir plus

Châteaux de cartes : les cartes du château

Le lecteur a compris que cet article est destiné à être archivé pour en rire dans deux ans : il y a forcément quelque chose qui va craquer dans ce fragile édifice. Surtout, il est basé sur l’hypothèse que le processus se déroule à peu près normalement sans effondrement de l’ordre social et politique. Ce qui veut dire que nous serons très heureux si cet article fait rire dans deux ans.