La controverse autour de la chloroquine ne baisse guère en intensité, bien au contraire. La dernière étude publiée par le Pr. Didier Raoult portant sur 80 patients traités par hydroxychloroquine et azithromycine a relancé de nouvelles polémiques, notamment en raison de prétendues failles méthodologiques dans l’étude de l’équipe de l’infectiologue marseillais. Pour les membres du courant no fake science (chercheurs, docteurs, doctorants, statisticiens ou encore journalistes scientifiques), la controverse telle qu’elle se structure depuis plusieurs jours porte en son sein les germes d’un basculement dans l’appréhension par le grand public des enjeux scientifiques.
Alors que ce mouvement s’est construit avec pour principal objectif de remettre de la rationalité, de l’objectivité scientifique et de la rigueur méthodologique dans des sujets sensibles et sédimentés au long cours par des grilles de lecture politiques (glyphosate, nucléaire ou encore vaccins), la controverse autour de la chloroquine fait vaciller leur entreprise. De quoi donner à l’engouement né autour des travaux du Pr. Raoult les traits d’un “populisme scientifique” selon eux.
Les partisans du tout-méthodologique, sans laquelle la science n’est au demeurant plus grand chose, sont sous le feu nourri des tenants d’un certain pragmatisme, justifié par la gravité des circonstances présentes.
Pour les tenants de cette dernière approche, la rigueur méthodologique s’assimile quant à elle de plus en plus à une forme de lobbying et à une stratégie d’influence de la supposée “Big Pharma”.
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