Lors de sa prise de fonction de ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer avait transmis des recommandations claires aux professeurs afin de faciliter l’apprentissage des savoirs fondamentaux. Un cap à atteindre dès l’école primaire qui se résume en trois mots : lire, écrire, compter. L’objectif est manqué selon Éric Zemmour qui estime que « 30% des élèves ne savent pas correctement lire et écrire quand ils arrivent en 6e ». Un chiffre surévalué et trompeur.
Éric Zemmour était l’invité de l’émission « Mission convaincre » sur LCI mercredi 2 février dernier. Le candidat à l’élection présidentielle a notamment pu y défendre son programme pour l’éducation, avec l’abandon du collège unique en proposition phare. Selon l’ex journaliste, l’effondrement du niveau scolaire en France s’expliquerait par ce système éducatif. « Avec le collège unique, les bons élèves ont moins progressé que prévu tandis que les mauvais n’ont pas réussi à progresser ». L’invité de David Pujadas et Ruth Elkrief a illustré ce constat en avançant que « 30% des élèves ne savent pas correctement lire et écrire quand ils arrivent en 6e ».
Le fondateur du mouvement Reconquête a largement surévalué cette statistique. D’après le site du ministère de l’Education nationale, ce sont en réalité « 20% des élèves qui ne maîtrisent pas les savoirs fondamentaux à la fin de l’école primaire ». Éric Zemmour fait donc fausse route. Par ailleurs, cela signifie-t-il pour autant que deux élèves de CM2 sur dix ne savent ni lire, ni écrire correctement ?
Pas vraiment, à en croire la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (Depp). D’après les données issues de ce service statistique du ministère de l’éducation nationale, « à la rentrée 2021, 89% des élèves en début de sixième avaient une maîtrise satisfaisante ou très bonne des connaissances et des compétences en Français ». Par conséquent, « seulement » 11% des jeunes collégiens éprouvaient des difficultés dans cette matière.
Le niveau général est toutefois tiré vers le bas par les mathématiques. En effet, une bonne partie des élèves ont débarqué au collège avec des lacunes dans cette discipline scientifique. De quoi faire baisser la moyenne. « Les éléments nécessaires à l’acquisition des connaissances et des compétences en mathématiques sont correctement assimilés par uniquement 72% des élèves », conclut la Depp.