Les routes du tapis
Lorsque les nomades déplacent leur campement, que chargent-ils sur leurs bêtes de somme ? Des tapis, noués ou tissés, de toutes tailles et de toutes formes, pour protéger l’entrée de la yourte, isoler du sol, servir de sacs de transport, de housses de coussins, de pièces d’harnachement… sans oublier les montants de bois du métier à tisser qui, une fois remonté, permettra de reprendre le travail et de créer de nouvelles pièces. Mais l’univers des tapis ne se réduit pas au monde nomade. Dès la plus haute Antiquité, les ateliers urbains de Perse produisent de luxueux tapis pour l’ornement des palais des souverains. À la Renaissance, les Occidentaux importent en grand nombre ces tapis d’Orient qui transitent par les routes de la Soie et font la fortune des marchands. Au XVIIIe siècle, ils se lancent à leur tour dans la fabrication : c’est le temps des grandes manufactures et le début d’une mutation industrielle qui fera du tapis l’accessoire incontournable du confort moderne.
Édith et François-Bernard Huyghe retracent ici cette passionnante aventure technique, économique et artistique.