Un patrimoine sans patrie ?

Nous avons un quart de siècle de recul à la fois pour mesurer l’efficacité d’une intention et juger de sa cohérence. Ce qui pourrait se formuler ainsi : comment a-t-on « scientifiquement » défini la valeur universelle pour en faire une catégorie juridique ? Plus malicieusement : comment des représentants d’États ont-ils parlé au nom de l’humanité ou des générations futures et oublié leurs intérêts nationaux ou leurs revendications identitaires ? Plus médiologiquement : comment une organisation matérialisée (le Comité qui établit la liste, des ONG, des experts qui le conseillent…) a-t-elle transformé une croyance générale en fait pratique ? Comment est-on passé de l’hyperbole au règlement ? De l’idéal à la subvention ?
un patrimoine sans patrie ?

Un patrimoine sans patrie… Des monuments enracinés dans un terroir mais protégés de la Terre entière… Ce qui fut édifié en un temps, en un lieu par certains, pour certains, peut-il donc signifier pour tous, toujours, partout ? Oui, répond-on au seuil des années soixante-dix. De l’universalité des valeurs découle l’universelle obligation de solidarité, du caractère général des dangers qui menacent le patrimoine, l’urgence d’en proclamer l’importance mondiale. C’est ce qu’affirme un texte normatif, la Convention internationale pour la protection du patrimoine mondial culturel et naturel adoptée en 1972 à l’initiative de l’Unesco.

Lire la suite sur Cairn.

Total
0
Shares
Article suivant
desinformation : armes du faux, lutte et chaos dans la societe de l’information

Désinformation : armes du faux, lutte et chaos dans la société de l’information

Dans la même catégorie
Cartographie de la blogosphère russophone pro-guerre sur Telegram
En savoir plus

La propagande russe à l’épreuve de la déplateformisation

En dépit de la “déplateformisation” des médias russes officiels RT et Sputnik en mars 2022, la diffusion de contenus pro-russes en Ukraine reste soutenue sur le web et les réseaux sociaux en Occident et dans le reste du monde. Une nébuleuse de blogueurs nationalistes et de “passeurs de contenus” ayant pris fait et cause pour la guerre, et sans liens officiels avec l’État russe, se sont saisis des possibilités offertes par les réseaux alternatifs comme Telegram et des limites de la modération des grandes plateformes pour poursuivre leur entreprise de propagande.
SNLE Le Triomphant
En savoir plus

François-Bernard Huyghe : « Les élites semblent découvrir que la guerre économique existe »

Après la rupture par l’Australie d’un contrat portant sur la livraison par la France de 12 sous-marins conventionnels, le président de l’Observatoire stratégique de l’information François-Bernard Huyghe analyse la dimension stratégique et informationnelle de ce revers commercial et diplomatique.
books
En savoir plus

Interview pour Atlantico

La perspective d’une démocratie où deux types humains vivraient dans deux mondes – faits et affects – inconciliables, ne réjouit guère. La République suppose que les citoyens disputent de ce qui est souhaitable pour la Cité, non de ce qui est établi ou de ce qui est méchant.