Châteaux de cartes : les cartes du château
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Résumé
Le lecteur a compris que cet article est destiné à être archivé pour en rire dans deux ans : il y a forcément quelque chose qui va craquer dans ce fragile édifice. Surtout, il est basé sur l’hypothèse que le processus se déroule à peu près normalement sans effondrement de l’ordre social et politique. Ce qui veut dire que nous serons très heureux si cet article fait rire dans deux ans.
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Le lecteur a compris que cet article est destiné à être archivé pour en rire dans deux ans : il y a forcément quelque chose qui va craquer dans ce fragile édifice. Surtout, il est basé sur l’hypothèse que le processus se déroule à peu près normalement sans effondrement de l’ordre social et politique. Ce qui veut dire que nous serons très heureux si cet article fait rire dans deux ans.
Seule chose crédible à propos des sondages (IFOP, ou Harris-Interactive) deux ans avant les présidentielles : ils ne donnent pas les deux finalistes (ils ne le font plus depuis 1988). Néanmoins toutes les stratégies se bâtissent sur cette fiction.
Dans le cas de Macron, partant de simulations qui divisent obstinément plus de la moitié des intentions de vote du premier tour entre Marine Le Pen et lui (même si une proportion considérable des sondés envisage ce remake comme son pire cauchemar), il ne peut que prier pour que sa rivale reste coincée. Coincée entre un plancher sociologique (aucun candidat dit de la droite souverainiste ou hors les murs ne peut l’empêcher d’être au second tour avec sa base de la France populaire et périphérique) et un plafond « culturel » (au second tour, et malgré trente-cinq ans d’usure de l’épouvantail Le Pen, les classes moyennes et supérieures se précipiteront pour sauver la République).
Si l’on regarde plus en détail, ce scénario suppose quatre conditions minimales :
- la gauche classique des sociaux-démocrates aux anticapitalistes (sans oublier les tendances « américaines » politiquement correctes – race, sexe, genre, etc) est désunie et tétanisée. Passons sur le PS qui pourrait faire des scores inférieurs aux trotskistes. On voit mal la France Insoumise – même en remplaçant Mélenchon par Ruffin – gagner sa place au second tour avec ce qui reste à la gauche de LREM ; sans oublier le principal : la tendance lourde dans ce pays est à la droitisation.
- la droite dite républicaine est phagocytée, et pendant deux ans, elle ne trouvera pas de vrai thème d’opposition à un gouvernement largement composé de sarkozystes pour mobiliser sa base sociologique indéniable : diminuer un peu les impôts, construire quelques places en prison ?
- l’écologie politique satisfait largement la demande symbolique des couches urbaines éduquées, exerce désormais un certain leadership à gauche, … Mais, en période de crise économique et sociale, qui croit que son candidat montera dans le club des finalistes (et avec quelles alliances ?) ?
- aucune personnalité dite de la société civile ou antisystème n’atteint la zone dangereuse, même s’il est évident que beaucoup seront tentés par une candidature de dérision ou de disruption, se rattachant à une forme de populisme ou de souverainisme. D’une certaine façon, des vedettes comme Bachelot et Dupont-Moretti ont été mises là pour parler à une Franche gueularde ou popu.
Les quatre postulats renvoient à un cinquième : la stabilité du bloc élitaire (en dépit des divisions et errements du parti macroniste). Son électorat le plus âgé et prospère ressemblant à un parti de l’ordre ou celui, plus jeune, urbain, pressé de faire fructifier dans le monde d’après son capital culturel et surtout de sa supériorité morale. Les premiers rassurés par le sérieux du gestionnaire pragmatique, les seconds exaltés par l’idée de représenter la modernité et les valeurs. Que les premiers prennent peur ou que les seconds se mettent à douter de la correction politique (féminisme, écologie, etc.) du président…
À ce stade, le lecteur a compris que cet article est destiné à être archivé pour en rire dans deux ans : il y a forcément quelque chose qui va craquer dans ce fragile édifice. Surtout, il est basé sur l’hypothèse que le processus se déroule à peu près normalement sans effondrement de l’ordre social et politique. Ce qui veut dire que nous serons très heureux si cet article fait rire dans deux ans.
Seule chose crédible à propos des sondages (IFOP, ou Harris-Interactive) deux ans avant les présidentielles : ils ne donnent pas les deux finalistes (ils ne le font plus depuis 1988). Néanmoins toutes les stratégies se bâtissent sur cette fiction.
Dans le cas de Macron, partant de simulations qui divisent obstinément plus de la moitié des intentions de vote du premier tour entre Marine Le Pen et lui (même si une proportion considérable des sondés envisage ce remake comme son pire cauchemar), il ne peut que prier pour que sa rivale reste coincée. Coincée entre un plancher sociologique (aucun candidat dit de la droite souverainiste ou hors les murs ne peut l’empêcher d’être au second tour avec sa base de la France populaire et périphérique) et un plafond « culturel » (au second tour, et malgré trente-cinq ans d’usure de l’épouvantail Le Pen, les classes moyennes et supérieures se précipiteront pour sauver la République).
Si l’on regarde plus en détail, ce scénario suppose quatre conditions minimales :
- la gauche classique des sociaux-démocrates aux anticapitalistes (sans oublier les tendances « américaines » politiquement correctes – race, sexe, genre, etc) est désunie et tétanisée. Passons sur le PS qui pourrait faire des scores inférieurs aux trotskistes. On voit mal la France Insoumise – même en remplaçant Mélenchon par Ruffin – gagner sa place au second tour avec ce qui reste à la gauche de LREM ; sans oublier le principal : la tendance lourde dans ce pays est à la droitisation.
- la droite dite républicaine est phagocytée, et pendant deux ans, elle ne trouvera pas de vrai thème d’opposition à un gouvernement largement composé de sarkozystes pour mobiliser sa base sociologique indéniable : diminuer un peu les impôts, construire quelques places en prison ?
- l’écologie politique satisfait largement la demande symbolique des couches urbaines éduquées, exerce désormais un certain leadership à gauche, … Mais, en période de crise économique et sociale, qui croit que son candidat montera dans le club des finalistes (et avec quelles alliances ?) ?
- aucune personnalité dite de la société civile ou antisystème n’atteint la zone dangereuse, même s’il est évident que beaucoup seront tentés par une candidature de dérision ou de disruption, se rattachant à une forme de populisme ou de souverainisme. D’une certaine façon, des vedettes comme Bachelot et Dupont-Moretti ont été mises là pour parler à une Franche gueularde ou popu.
Les quatre postulats renvoient à un cinquième : la stabilité du bloc élitaire (en dépit des divisions et errements du parti macroniste). Son électorat le plus âgé et prospère ressemblant à un parti de l’ordre ou celui, plus jeune, urbain, pressé de faire fructifier dans le monde d’après son capital culturel et surtout de sa supériorité morale. Les premiers rassurés par le sérieux du gestionnaire pragmatique, les seconds exaltés par l’idée de représenter la modernité et les valeurs. Que les premiers prennent peur ou que les seconds se mettent à douter de la correction politique (féminisme, écologie, etc.) du président…
À ce stade, le lecteur a compris que cet article est destiné à être archivé pour en rire dans deux ans : il y a forcément quelque chose qui va craquer dans ce fragile édifice. Surtout, il est basé sur l’hypothèse que le processus se déroule à peu près normalement sans effondrement de l’ordre social et politique. Ce qui veut dire que nous serons très heureux si cet article fait rire dans deux ans.
Quand ceux qui n’ont plus rien partagent le symbole du grotesque et de la vengeance, leur défi nihiliste nous annonce un singulier retour du conflit.
Le chiffre global tétanise : 33.769 attentats «islamistes» (se réclamant d’un projet d’établissement de la charia et/ou du califat) ont couté la vie à au moins 167.096 personnes.
Les black blocs, groupe affinitaire et temporaire, excellent dans la programmation numérique de l’action physique. Nihilisme symbolique et individualisme surexcité, le tout sur fond de communautés numériques : c’est bien la troisième génération de la révolte dont parle Régis Debray : sans contre-projet, mais dans l’action comme révélation de soi.
Quand l’Iran se coupe de la Toile pour isoler ses activistes, il révèle une fracture bien plus profonde.