François-Bernard Huyghe

François-Bernard Huyghe (1951-2022) est le fondateur de l’Observatoire stratégique de l’Information.

Docteur d’État en sciences politiques avec une thèse soutenue en 1983 à l’université Paris II Panthéon-Assas et habilité à diriger des recherches en sciences de l’information et de la communication, François-Bernard Huyghe a longtemps enseigné au CELSA (Paris IV). Il a consacré sa longue carrière universitaire à l’analyse des phénomènes de circulation et de manipulation de l’information.

Dès le début des années 2000, François-Bernard Huyghe a mené des travaux novateurs sur les nouveaux risques posés par la diffusion mondialisée de l’information. Son essai L’Ennemi à l’ère numérique, publié en 2001 aux Presses Universitaires françaises (PUF), est ainsi l’un des premiers à exposer précisément les différentes menaces engendrées par la nouvelle société de l’information (cybermilitants, surveillance généralisée, cyberterrorisme, propagande, désinformation…). « Nous voulions des technologies douces, voici des conflits durs. Nous n’avons plus d’ennemi, on se bat partout. Tous ces paradoxes n’en font qu’un : la société de l’information produit son contraire : conflit et secret » faisait-il observer dans le propos introductif de cet ouvrage. Les décennies qui ont suivi ne l’auront guère détrompé, bien au contraire.

Conflit et secret deux mots qui, en outre, caractérisent l’ensemble de la production intellectuelle de François-Bernard Huyghe, ainsi que de son épouse Édith, avec laquelle il rédigea en 2000, aux éditions Hazan, une Histoire des secrets : De la guerre du feu à l’Internet. Des routes de la soie qu’ils parcourent et auxquelles ils consacrent un ouvrage remarqué en 2006. François-Bernard Huyghe fut aussi un explorateur des routes cyber, tout aussi tortueuses, qui l’occupèrent pendant près de trente ans.

Durant toute sa carrière, François-Bernard Huyghe fut un explorateur curieux, attentif et sceptique, de notre temps, de ses innovations, ainsi que de ses mirages. L’objectif de cet Observatoire est donc également de faire vivre son œuvre et de continuer à utiliser, dans le cadre de nos travaux, les grilles de lecture, les définitions, ainsi que les réflexions qui furent les siennes.