“Quoi qu’il en coûte”
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Résumé
Les rêves et utopies ne manquent pas depuis plusieurs années. S’agit-il de créer des sociétés plus écologiques, d’instaurer un rapport de force social du « plus jamais cela », de modifier les paramètres de la mondialisation ? Une chose est sûre : nous savons maintenant qu’il est possible de choisir et que les dirigeants doivent définir et assumer une vision claire et déterminée.
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Les rêves et utopies ne manquent pas depuis plusieurs années. S’agit-il de créer des sociétés plus écologiques, d’instaurer un rapport de force social du « plus jamais cela », de modifier les paramètres de la mondialisation ? Une chose est sûre : nous savons maintenant qu’il est possible de choisir et que les dirigeants doivent définir et assumer une vision claire et déterminée.
L’esprit critique est un virus bien français. Il s’exprime à plein contre les décideurs en place, tout parti confondu. Ni la chloroquine, ni la patience n’en viennent à bout. Sa contagiosité a été forte ces dernières semaines. Son R0 supérieur à 1. Qui n’a pas été contaminé ? Devenons aujourd’hui des porteurs sains : à l’heure où des nouveaux défis du déconfinement et au-delà de l’étrange défaite que nous avons subie, osons aujourd’hui regarder nos victoires et examiner s’il n’y a pas quelques leçons utiles à en tirer. Repli mais pas débâcle : toutes les batailles n’ont pas été perdues. Les victoires, nous les devons notamment à une résurgence de la capacité et de la volonté à décider des dirigeants. Perdu pour perdu, les contraintes que nous nous étions fixées ont été desserrées, « quoi qu’il en coûte » et des limites que nul n’imaginait dépasser franchies. En d’autre terme, la crise a ouvert un nouvel espace de liberté, qui promet d’être décisif pour les batailles à venir. Dans les défis à venir, le succès appartiendra à ceux qui sauront reprendre la main, à surmonter les freins organisationnels et mentaux en pariant sur une certaine forme d’éthique et de capacité à exposer clairement où ils veulent aller. Ils devront ériger les piliers de nouveaux édifices (économiques, sociaux, institutionnels, intellectuels) et tracer les repères auxquels les citoyens-salariés-consommateurs du XXIe siècle pourront s’arrimer, quels que soient les bouleversements alentour.
Quelles ont été nos victoires ? Depuis une quarantaine d’années, la France se ressent comme une « société bloquée » (Michel Crozier) par de nombreuses contraintes technocratiques et gestionnaires. La volonté manifestée par le président de la République de surmonter le coronavirus « quoi qu’il en coûte », a montré que les blocages ne sont pas insurmontables. La crise a orienté les priorités et a permis aux hôpitaux de ne pas s’effondrer. Notre pays s’est avéré plus transparent que ses partenaires, en agrégeant les statistiques des Ehpad, marque de transparence, qui a certes gonflé nos statistiques de mortalité, mais nous épargnera une polémique que d’autres affronterons dans le futur. L’honnêteté impose de dire que le gouvernement et les administrations ont agi de façon déterminée pour protéger l’infrastructure économique française, malgré les difficultés et en bousculant les habitudes et les contraintes juridiques. Le réseau de transport public a fonctionné à un niveau qualitatif tel qu’il a permis de mener des transferts intelligents de patients entre zones de front et arrière. Le dispositif du chômage partiel, malgré des effets pervers (effets d’aubaine, accentuation de l’effondrement du PIB, fiscalité à attendre dans le futur), a sécurisé les entreprises et leurs collaborateurs. Le plan économique du gouvernement a été une source d’inspiration pour d’autres pays. Au cœur de la crise, les banques ont prêté massivement et rapidement, avec le soutien de la Banque Publique d’investissement, pour permettre aux entreprises de maîtriser le manque de trésorerie, l’une des principales causes de faillite. Les cabinets ministériels ont manifesté écoute et efficacité face aux cas spécifiques que leur ont présenté les différents secteurs économiques.
Mais la crise sociale et économique est devant nous, alors même que la crise sanitaire n’est pas terminée. Les entreprises sont fragilisées, les Etats endettés, les malades souvent en retard de traitement, le chômage en croissance, les chaînes d’approvisionnement fracturées, etc. Face aux défis, conservons l’esprit du « quoi qu’il en coûte ». Dans un monde assommé par les processus, les règlements, la dispersion de la décision, chaque dirigeant s’est autorisé à nouveau à oser, à prendre le risque de décider. Parce qu’il n’y avait pas le choix et que les tergiversations étaient mortelles. Cette date du 11 mai est une nouvelle façon d’accepter la prise de risque nécessaire à la vie. Trop tôt, trop risqué, cadeau pour le Medef, etc. Mais il faut ressortir, il faut essayer, il faut relancer la vie et l’activité. Le temps est venu de décider, de réapprendre à décider. Dans nos sociétés sclérosées et frileuses, voilà une bouffée d’oxygène. Nous avons vu des entreprises et des dirigeants prendre des positions audacieuses, en amont, au cœur de leur responsabilité sociale, en assumant le changement de contexte économique et social. Bernard Arnault a été l’un des premiers à mobiliser moyens et réseaux pour fournir des masques au pays. La Maif, puis d’autres compagnies d’assurance comme Covea ont décidé de reverser à leurs assurés une partie des économies réalisées sur la réduction des dégâts et accidents. Le groupe PSA a annoncé qu’il mettait en place une grande transformation de son organisation sociale, fondée sur le télétravail. Les collectivités territoriales, régions, départements, métropoles, ont su prendre des décisions fortes pour fournir des masques ou soutenir l’activité. Pour la première fois à l’ échelle européenne, la BCE décide d’engager le rapport de force avec la Cour de Karlsruhe.
Ou cette ouverture du possible va-t-elle nous mener ? Les rêves et utopies ne manquent pas depuis plusieurs années. S’agit-il de créer des sociétés plus écologiques, d’instaurer un rapport de force social du « plus jamais cela », de modifier les paramètres de la mondialisation ? Une chose est sûre : nous savons maintenant qu’il est possible de choisir et que les dirigeants doivent définir et assumer une vision claire et déterminée.
L’esprit critique est un virus bien français. Il s’exprime à plein contre les décideurs en place, tout parti confondu. Ni la chloroquine, ni la patience n’en viennent à bout. Sa contagiosité a été forte ces dernières semaines. Son R0 supérieur à 1. Qui n’a pas été contaminé ? Devenons aujourd’hui des porteurs sains : à l’heure où des nouveaux défis du déconfinement et au-delà de l’étrange défaite que nous avons subie, osons aujourd’hui regarder nos victoires et examiner s’il n’y a pas quelques leçons utiles à en tirer. Repli mais pas débâcle : toutes les batailles n’ont pas été perdues. Les victoires, nous les devons notamment à une résurgence de la capacité et de la volonté à décider des dirigeants. Perdu pour perdu, les contraintes que nous nous étions fixées ont été desserrées, « quoi qu’il en coûte » et des limites que nul n’imaginait dépasser franchies. En d’autre terme, la crise a ouvert un nouvel espace de liberté, qui promet d’être décisif pour les batailles à venir. Dans les défis à venir, le succès appartiendra à ceux qui sauront reprendre la main, à surmonter les freins organisationnels et mentaux en pariant sur une certaine forme d’éthique et de capacité à exposer clairement où ils veulent aller. Ils devront ériger les piliers de nouveaux édifices (économiques, sociaux, institutionnels, intellectuels) et tracer les repères auxquels les citoyens-salariés-consommateurs du XXIe siècle pourront s’arrimer, quels que soient les bouleversements alentour.
Quelles ont été nos victoires ? Depuis une quarantaine d’années, la France se ressent comme une « société bloquée » (Michel Crozier) par de nombreuses contraintes technocratiques et gestionnaires. La volonté manifestée par le président de la République de surmonter le coronavirus « quoi qu’il en coûte », a montré que les blocages ne sont pas insurmontables. La crise a orienté les priorités et a permis aux hôpitaux de ne pas s’effondrer. Notre pays s’est avéré plus transparent que ses partenaires, en agrégeant les statistiques des Ehpad, marque de transparence, qui a certes gonflé nos statistiques de mortalité, mais nous épargnera une polémique que d’autres affronterons dans le futur. L’honnêteté impose de dire que le gouvernement et les administrations ont agi de façon déterminée pour protéger l’infrastructure économique française, malgré les difficultés et en bousculant les habitudes et les contraintes juridiques. Le réseau de transport public a fonctionné à un niveau qualitatif tel qu’il a permis de mener des transferts intelligents de patients entre zones de front et arrière. Le dispositif du chômage partiel, malgré des effets pervers (effets d’aubaine, accentuation de l’effondrement du PIB, fiscalité à attendre dans le futur), a sécurisé les entreprises et leurs collaborateurs. Le plan économique du gouvernement a été une source d’inspiration pour d’autres pays. Au cœur de la crise, les banques ont prêté massivement et rapidement, avec le soutien de la Banque Publique d’investissement, pour permettre aux entreprises de maîtriser le manque de trésorerie, l’une des principales causes de faillite. Les cabinets ministériels ont manifesté écoute et efficacité face aux cas spécifiques que leur ont présenté les différents secteurs économiques.
Mais la crise sociale et économique est devant nous, alors même que la crise sanitaire n’est pas terminée. Les entreprises sont fragilisées, les Etats endettés, les malades souvent en retard de traitement, le chômage en croissance, les chaînes d’approvisionnement fracturées, etc. Face aux défis, conservons l’esprit du « quoi qu’il en coûte ». Dans un monde assommé par les processus, les règlements, la dispersion de la décision, chaque dirigeant s’est autorisé à nouveau à oser, à prendre le risque de décider. Parce qu’il n’y avait pas le choix et que les tergiversations étaient mortelles. Cette date du 11 mai est une nouvelle façon d’accepter la prise de risque nécessaire à la vie. Trop tôt, trop risqué, cadeau pour le Medef, etc. Mais il faut ressortir, il faut essayer, il faut relancer la vie et l’activité. Le temps est venu de décider, de réapprendre à décider. Dans nos sociétés sclérosées et frileuses, voilà une bouffée d’oxygène. Nous avons vu des entreprises et des dirigeants prendre des positions audacieuses, en amont, au cœur de leur responsabilité sociale, en assumant le changement de contexte économique et social. Bernard Arnault a été l’un des premiers à mobiliser moyens et réseaux pour fournir des masques au pays. La Maif, puis d’autres compagnies d’assurance comme Covea ont décidé de reverser à leurs assurés une partie des économies réalisées sur la réduction des dégâts et accidents. Le groupe PSA a annoncé qu’il mettait en place une grande transformation de son organisation sociale, fondée sur le télétravail. Les collectivités territoriales, régions, départements, métropoles, ont su prendre des décisions fortes pour fournir des masques ou soutenir l’activité. Pour la première fois à l’ échelle européenne, la BCE décide d’engager le rapport de force avec la Cour de Karlsruhe.
Ou cette ouverture du possible va-t-elle nous mener ? Les rêves et utopies ne manquent pas depuis plusieurs années. S’agit-il de créer des sociétés plus écologiques, d’instaurer un rapport de force social du « plus jamais cela », de modifier les paramètres de la mondialisation ? Une chose est sûre : nous savons maintenant qu’il est possible de choisir et que les dirigeants doivent définir et assumer une vision claire et déterminée.
Quand ceux qui n’ont plus rien partagent le symbole du grotesque et de la vengeance, leur défi nihiliste nous annonce un singulier retour du conflit.
Le chiffre global tétanise : 33.769 attentats «islamistes» (se réclamant d’un projet d’établissement de la charia et/ou du califat) ont couté la vie à au moins 167.096 personnes.
Les black blocs, groupe affinitaire et temporaire, excellent dans la programmation numérique de l’action physique. Nihilisme symbolique et individualisme surexcité, le tout sur fond de communautés numériques : c’est bien la troisième génération de la révolte dont parle Régis Debray : sans contre-projet, mais dans l’action comme révélation de soi.
Quand l’Iran se coupe de la Toile pour isoler ses activistes, il révèle une fracture bien plus profonde.