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Depuis la crise sanitaire et les élections de 2022, les mentions des ultra-riches augmentent en ligne, critiquant leur impact environnemental et politique. Influencées par des théories complotistes, des communautés amplifient ces discours, créant un mélange de militantisme et de conspirationnisme.
Faut-il brûler les riches ? Plongée au coeur des nouveaux narratifs anticapitalistes
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Depuis la crise sanitaire et les élections de 2022, les mentions des ultra-riches augmentent en ligne, critiquant leur impact environnemental et politique. Influencées par des théories complotistes, des communautés amplifient ces discours, créant un mélange de militantisme et de conspirationnisme.
Les mentions des ultra-riches à des fins de dénonciation des grandes fortunes augmentent significativement dans le débat public en ligne, en particulier depuis la crise sanitaire (fin-2021) et la séquence électorale de 2022 (présidentielle puis législatives), sur les réseaux sociaux et le web.
Parmi les publications mentionnant ce terme, celles critiquant l’impact du mode de vie des grandes fortunes sur l’environnement et leur poids politique (33%) arrivent devant celles ayant trait aux profits qu’ils tireraient des soubresauts de l’actualité mondiale, comme la crise sanitaire ou la guerre en Ukraine (32%).
Première cause de ce basculement : la stratégie de conflictualité de LFI et la mobilisation des activistes écologistes à l’occasion de la polémique sur les jets privés et de la réforme des retraites. En dernier ressort, leur mobilisation vise Emmanuel Macron et le Gouvernement, accusés de collusion avec les grandes fortunes. D’après les tenants les plus extrêmes du narratif, l’exécutif actuel serait aux mains des ultra-riches, selon une logique de pouvoir occulte habituelle dans les sphères conspirationnistes.
Cette mobilisation est la résultante d’un travail théorique mené de longue date à gauche, porté par des intellectuels et des associations militantes, mais elle est aussi le fruit d’une mobilisation des communautés « conspirationnistes » agrégées durant la crise sanitaire, influencées notamment par la théorie du « great reset », et jouant le rôle d’alliés de circonstance.
Ces communautés alternatives sont notamment enclines à amplifier la diffusion des discours sur les ultra-riches, ainsi qu’à leur ajouter, lorsque celle-ci n’est pas originellement présente, une dimension complotiste.
Ces communautés, qui sont aussi aujourd’hui les plus actives sur certains réseaux sociaux comme X, démultiplient l’audience des narratifs contre les ultra-riches, qui participent dès lors à diffuser un certain imaginaire conspirationniste.
Certains acteurs, médias et leaders d’opinion, jouent un rôle de passerelle entre les écosystèmes militants à gauche et des écosystèmes complotistes. Ce « confusionnisme » peut être le fruit d’une bascule idéologique de certains d’entre eux, ou d’une opération tactique à des fins de gains d’audience.
Quand ceux qui n’ont plus rien partagent le symbole du grotesque et de la vengeance, leur défi nihiliste nous annonce un singulier retour du conflit.
Celui qui ne maîtrisera pas la technologie, ne maîtrisera peut-être demain ni sa souveraineté, ni la simple faculté de parler de la même réalité.
Avec ses prises de position sur le coronavirus, Bill Gates est au coeur de la bataille culturelle qui se mène aux États-Unis.
Un écosystème informationnel digitalisé qui, contrairement à ce que d’aucuns ont trop souvent laissé entendre, n’est aucunement bottom-up, mais up-up, bien que cette dernière formule soit bien peu élégante. Élus, journalistes, patrons de fédération, intellectuels, influenceurs et investisseurs font et défont les entreprises, les dirigeants et les carrières. Le reste n’est que de la littérature qui ne devrait pas dépasser les manuels pour communicants, dont se détourner n’est jamais la plus mauvaise des décisions dans une carrière professionnelle.